Pages in topic:   [1 2 3] >
Y a-t-il encore de l'avenir dans notre métier ?
Thread poster: Gauthier Casimiro
Gauthier Casimiro
Gauthier Casimiro  Identity Verified
France
Local time: 15:37
English to French
+ ...
Jun 1, 2022

Hello,

J'aimerais prendre la température auprès de mes confrères pour voir si le problème vient de moi ou si vous faites le même constat...

Je n'arrive plus à vivre correctement de mon métier. Je manie une paire "rare" (suédois-français) et une paire courante (anglais-français) et s'il y a quelques années, j'arrivais bon gré mal gré à générer un revenu acceptable (1500-1600€ net/mois en province il y a 5 ans), depuis 2019 ça va de mal en pis... il y a
... See more
Hello,

J'aimerais prendre la température auprès de mes confrères pour voir si le problème vient de moi ou si vous faites le même constat...

Je n'arrive plus à vivre correctement de mon métier. Je manie une paire "rare" (suédois-français) et une paire courante (anglais-français) et s'il y a quelques années, j'arrivais bon gré mal gré à générer un revenu acceptable (1500-1600€ net/mois en province il y a 5 ans), depuis 2019 ça va de mal en pis... il y a eu les deux années Covid mais loin de repartir, 2022 s'annonce comme la pire année.

C'est bien simple : ça fait 5 mois que je n'ai pas dégagé un revenu supérieur ou égal au SMIC. Bien sûr, il y a toujours des passages à vide, des périodes creuses et des périodes fastes, mais ce que je constate globalement c'est que :

- Sur la paire rare, les propositions sont rares et, de plus en plus, les tarifs au mot source proposés (ou disons plutôt imposés) sont égaux à ceux qu'on trouvait sur l'anglais-français il y a cinq ans (alors que la langue est plus difficile à traduire, et que la nature de la langue rend le nombre de mots source inférieur)...
- Tandis que sur l'anglais-français, il devient de plus en plus difficile de gagner quoi que ce soit... le MTPE et autres solutions "tirant parti de l'IA" deviennent omniprésentes et tirent les tarifs vers le bas. Chez les agences, même 8 centimes du mot source (ce qui est déjà très faible) devient difficile à négocier. Des plateformes comme Smartling qui payaient hier convenablement ont revues unilatéralement leurs tarifs à la baisse de 25% (!) et ne permettent plus de vivre... Et je ne compte plus les prises de contact qui finissent par quelque chose de l'ordre du "votre CV nous intéresse, mais vos tarifs sont un peu hauts pour nous... peut-on s'entendre sur 7 centimes de dollar US ?"

Au global, je constate que les périodes creuses sont de plus en plus longues (et de plus en plus creuses), et les périodes fastes de plus en plus courtes (et de moins en moins fastes).

J'ai l'impression que notre métier est en train de mourir et qu'il n'y a plus tellement d'avenir. Que peut-être ceux qui ont un carnet d'adresses bien garni et moins de dix ans avant la retraite peuvent espérer tenir jusque là, mais que pour les autres, on va se retrouver dans l'impasse à court ou moyen terme.

C'est moi ? Ou vous faites le même constat ?
Collapse


Viktor Nikolaev
Øystein Kleven
writeaway
Cecilia Merino Navas
Fabrice Ndie
Thomas Senepart
Isabelle Richard
 
Magali Barbet (X)
Magali Barbet (X)
France
Local time: 15:37
English to French
+ ...
Un avenir chahuté, mais un avenir quand même ! Jun 2, 2022

Bonjour Gauthier,

c’est courageux de votre part de mettre ce sujet sur la table.

De mon côté, j’entends parler autour de moi de "tassement" des commandes depuis la pandémie.

J’observe aussi une barre "psychologique" à 10 centimes d’euro par mot source. Les agences sont très réticentes à aller au-delà. Et ce plafond des 10 centimes n’a pas bougé depuis... le passage du franc à l’euro !! (2002, pour mémoire...). Bref, la traduction est
... See more
Bonjour Gauthier,

c’est courageux de votre part de mettre ce sujet sur la table.

De mon côté, j’entends parler autour de moi de "tassement" des commandes depuis la pandémie.

J’observe aussi une barre "psychologique" à 10 centimes d’euro par mot source. Les agences sont très réticentes à aller au-delà. Et ce plafond des 10 centimes n’a pas bougé depuis... le passage du franc à l’euro !! (2002, pour mémoire...). Bref, la traduction est un métier où les prix n’augmentent pas, ou très lentement. En dehors du "refuge" que représentent les organisations internationales, c’est difficile d’y gagner confortablement sa vie.

Mais le besoin de communiquer au-delà de la barrière des langues ne va pas disparaître. Voici quelques pistes pour continuer :

- devant la montée de l’IA, qui donne des traductions automatiques de plus en plus acceptables, essayer d’agir plutôt que subir. Se former aux outils, pour ensuite pouvoir mettre en avant nos compétences. Quand on en sait davantage, on a aussi plus d’arguments face aux agences qui veulent payer une misère "parce que c’est juste de la post-édition" ;

- chercher des clients directs, avec qui avoir un contact humain ;

- se lancer dans un travail de veille pour trouver des secteurs porteurs dans nos paires de langues, et adapter notre prospection en conséquence...

Je laisse les collègues compléter la liste
Collapse


Chié_JP
Eric Hahn
Carla Guerreiro
Øystein Kleven
 
Robin LEPLUMEY
Robin LEPLUMEY
France
Local time: 15:37
English to French
+ ...
Clients directs Jun 2, 2022

Bonjour Gauthier,

Concernant la paire En>Fr, il y a heureusement encore quelques agences qui pratiquent des tarifs corrects. Par "corrects", j'entends 0,08 ou 0,09 €/mot source, même si je sais que certains traducteurs refusent catégoriquement de travailler pour ces tarifs. (Je pars du principe que le statut de microentrepreneur, avec ses avantages fiscaux et sociaux intéressants, permet de toucher de bons revenus en traduisant 2500 mots/jour en moyenne et en s'octroyant pas ma
... See more
Bonjour Gauthier,

Concernant la paire En>Fr, il y a heureusement encore quelques agences qui pratiquent des tarifs corrects. Par "corrects", j'entends 0,08 ou 0,09 €/mot source, même si je sais que certains traducteurs refusent catégoriquement de travailler pour ces tarifs. (Je pars du principe que le statut de microentrepreneur, avec ses avantages fiscaux et sociaux intéressants, permet de toucher de bons revenus en traduisant 2500 mots/jour en moyenne et en s'octroyant pas mal de vacances.)

J'ai la chance de travailler notamment avec une agence française qui m'envoie quotidiennement des projets à ces tarifs. Pour info, j'ai commencé à bosser avec elle à 0,075, et j'ai pu progressivement augmenter mon tarif en faisant valoir ma disponibilité et mon sérieux auprès des chefs de projet. J'ai d'ailleurs appliqué cette technique avec plusieurs agences, et ça a toujours fonctionné !

Je n'ai pas constaté de baisse significative des demandes depuis mes débuts en freelance (2018). En revanche, la part des projets de post-édition a elle indéniablement augmenté. Jai décidé de ne plus en faire du tout, mais il faut se rendre à l'évidence : d'ici quelques années, les agences ne proposeront plus que de la PE pour les projets techniques. On a encore un peu de temps pour le marketing/rédactionnel (ou pas).

La solution serait peut-être donc de démarcher un maximum de clients directs, qui ignorent la traduction automatique ou ne s'y intéressent pas. Avoir un domaine de spécialisation est évidemment un gros plus.

Je crois qu'il y a encore un avenir dans ce métier, mais il est clairement moins exaltant que ce que l'on a pu connaître.

Bon courage
Collapse


 
Jorge Esteban Casas
Jorge Esteban Casas  Identity Verified
France
Local time: 15:37
French to Spanish
+ ...
pas sûr Jun 2, 2022

Je n'ai aucune idée car je suis relativement nouveau dans ce monde, mais ça me fait peur aussi.
Tu parles uniquement de traduction ou aussi de l'interpretariat ? les paires de langues sont importants mais aussi le domaine de spécialisation, non ? tu t'es spécialisé dans un domaine en particulier?
Ta paire suédois-français me paraît très intéressante.


Chié_JP
Josephine Cassar
Angie Garbarino
 
Eric Hahn
Eric Hahn
Local time: 15:37
French to German
+ ...
Stratégie de survie Jun 2, 2022

Bonjour à tous !

Magali Barbet wrote:

- devant la montée de l’IA, qui donne des traductions automatiques de plus en plus acceptables, essayer d’agir plutôt que subir. Se former aux outils, pour ensuite pouvoir mettre en avant nos compétences. Quand on en sait davantage, on a aussi plus d’arguments face aux agences qui veulent payer une misère "parce que c’est juste de la post-édition" ;


Exactement, je dirais même plus : L'IA n'est qu'un outil de plus dont nous disposons pour augmenter la productivité, et qui d'autre que nous traducteurs saurait mieux s'en servir ? Bien sûr, il s'agit de s'en servir pour son propre compte, sinon le gain de productivité aura été en vain ...


Magali Barbet wrote:
- chercher des clients directs, avec qui avoir un contact humain ;


Le seul moyen de travailler moins pour gagner plus !


[Edited at 2022-06-03 08:13 GMT]


 
Claire Bourneton-Gerlach
Claire Bourneton-Gerlach  Identity Verified
Germany
Local time: 15:37
German to French
+ ...
Vivre correctement de notre métier.. . Jun 2, 2022

Aujourd'hui une offre de 1 500 mots ALL-FR est proposée pour.... 0,01 à 0,03 € le mot. (À titre de comparaison: j'ai commencé il y a 23 ans à 0,08 €.). Sachant que 3 000 mots sont "faisables" par jour à plein temps, cela fait grosso modo 60 à 90 euros de CA par jour. Dont restera la moitié pour (sur)vivre. Autant aller bosser à la caisse du supermarché, c'est sans doute plus gratifiant et rapporte plus.

Ah oui, et vous savez combien de ProZiens ont répondu ? SEIZE!!!
... See more
Aujourd'hui une offre de 1 500 mots ALL-FR est proposée pour.... 0,01 à 0,03 € le mot. (À titre de comparaison: j'ai commencé il y a 23 ans à 0,08 €.). Sachant que 3 000 mots sont "faisables" par jour à plein temps, cela fait grosso modo 60 à 90 euros de CA par jour. Dont restera la moitié pour (sur)vivre. Autant aller bosser à la caisse du supermarché, c'est sans doute plus gratifiant et rapporte plus.

Ah oui, et vous savez combien de ProZiens ont répondu ? SEIZE!!! 😱

Alors l'avenir de notre profession...

Claire
Collapse


Christel Zipfel
writeaway
Josephine Cassar
P.L.F. Persio
Øystein Kleven
Catherine Meunier
Florence Bremond
 
Lieven Malaise
Lieven Malaise
Belgium
Local time: 15:37
Member (2020)
French to Dutch
+ ...
Pas de raison pour être trop pessimiste. Jun 3, 2022

J'ai commencé il y a 17 ans à 0,07 euros au mot. Aujourd'hui mes prix varient de 0,08 euros à 0,09 euros et ma capacité de traduction journalière est passé de 2500 mots à 4500 mots. Les périodes sans travail sont inexistant depuis 3 ans (sauf mai 2020 à cause de covid) et avant ça j'avais peut-être une semaine par an sans travail. Juste pour te dire que l'Apocalypse n'est pas encore arrivée et qu'il convient de garder son sang-froid.

Les 'cow-boys' ont toujours existé p
... See more
J'ai commencé il y a 17 ans à 0,07 euros au mot. Aujourd'hui mes prix varient de 0,08 euros à 0,09 euros et ma capacité de traduction journalière est passé de 2500 mots à 4500 mots. Les périodes sans travail sont inexistant depuis 3 ans (sauf mai 2020 à cause de covid) et avant ça j'avais peut-être une semaine par an sans travail. Juste pour te dire que l'Apocalypse n'est pas encore arrivée et qu'il convient de garder son sang-froid.

Les 'cow-boys' ont toujours existé parmi les agences de traduction, mais il faut les éviter et tout simplement ne pas travailler pour eux. Un tarif de 0.01 ou même 0.03 au mot dans un pays d'Europe de l'Ouest est absolument ridicule. Evidemment qu'on va essayer de 'vendre' cela aux traducteurs, mais pourquoi l'accepter?

Personnellement j'ai eu la chance de ne jamais devoir "chercher" mes clients (cela a été une évolution 'naturelle', commencant par une agence et ensuite une autre à cause du départ d'un Project Manager de la première qui change d'agence, etcétera ...), mais si jamais je n'aurai plus ou trop peu de clients la première chose que je ferai sera m'enregistrer à des sites web d'agences de traduction. Pas quelques dizaines, mais des centaines ou même plus.

Les agences de traduction raissonnables sont là et si tu ne les rencontre pas, il faut les chercher.

Autre conseil: accepte les nouvelles technologies. Apprend à les utiliser et accepte du travail de post-édition, juste pour t'entraîner et de devenir plus vite à les utiliser. Alors tu seras mieux préparé pour un futur dans lequel ces technologies seront de plus en plus utilisées. Pour l'instant je peux dire que la traduction constitue toujours 80% de mon travail. Le 20% restant est de l'édition et de la post-édition que je ne cesse pas à essayer d'optimaliser en termes de vitesse.

Dernier conseil: les spécialisations. La plus grande 'farce' de notre métier. S'il serait vraiment nécessaire d'être 'spécialisé' pour pouvoir traduire aucun traducteur débutant aurait du travail pendant les premières 10 années. Evidemment qu'on peut devenir plus spécialisé au fil des années, mais accepte tout simplement du travail de tous les domaines possibles. C'est ce que j'ai fait dès le début et je suis sûr que c'est cela qui m'a 'sauvé' aujourd'hui: je suis demandé pour des traductions dans les domaines les plus diverses. Surtout technique, mais aussi les domaines médical, touristique, informatique, cosmétique, politique, textile, environnemental ...

Finalement: ne perd pas le courage. Agis. Créez un site web, écris aux agences ...

Bon courage!
Collapse


Robin LEPLUMEY
Carla Guerreiro
Sabrina Bruna
Michele Fauble
Sara Massons
Øystein Kleven
TB CommuniCAT
 
Maria Teresa Borges de Almeida
Maria Teresa Borges de Almeida  Identity Verified
Portugal
Local time: 14:37
Member (2007)
English to Portuguese
+ ...
Oui, quand même... Jun 3, 2022

Je suis devenue traductrice il y a plus de 40 ans, j’ai d’abord travaillé à temps partiel et quelques années plus tard je suis passée à temps complet. À l'époque, pas d'ordinateurs, pas d'internet, une simple machine à écrire et quelques dictionnaires. Donc, j’ai été bien placée pour suivre les évolutions du métier. En 40 ans j'ai eu le temps d'explorer la traduction en long, en large et en travers. L’avenir du métier ? Il va falloir s’adapter aux nouvelles technologies.... See more
Je suis devenue traductrice il y a plus de 40 ans, j’ai d’abord travaillé à temps partiel et quelques années plus tard je suis passée à temps complet. À l'époque, pas d'ordinateurs, pas d'internet, une simple machine à écrire et quelques dictionnaires. Donc, j’ai été bien placée pour suivre les évolutions du métier. En 40 ans j'ai eu le temps d'explorer la traduction en long, en large et en travers. L’avenir du métier ? Il va falloir s’adapter aux nouvelles technologies. Aujourd’hui, à l’ère du digital, il est difficile de se faire une opinion sur son avenir, mais je ne crois pas que la traduction soit vouée à disparaître ! Il faut du courage, de la capacité d’adaptation, de la résilience, de la détermination…Collapse


Lieven Malaise
Daniel Fernandes
P.L.F. Persio
Carla Guerreiro
Fabrice Ndie
expressisverbis
Florian Stauber
 
Claire Bourneton-Gerlach
Claire Bourneton-Gerlach  Identity Verified
Germany
Local time: 15:37
German to French
+ ...
Pourquoi l'accepter? Jun 3, 2022


Un tarif de 0.01 ou même 0.03 au mot dans un pays d'Europe de l'Ouest est absolument ridicule. Evidemment qu'on va essayer de 'vendre' cela aux traducteurs, mais pourquoi l'accepter?





Et bien seize collègues ProZiens sont prêts à l'accepter, il faut bien gagner sa vie... Précisons au passage que cette agence (que je ne connais pas) est très bien notée. Normal?


Carla Guerreiro
Ines Radionovas-Lagoutte, PhD
 
Lieven Malaise
Lieven Malaise
Belgium
Local time: 15:37
Member (2020)
French to Dutch
+ ...
Profession secondaire? Jun 3, 2022

Claire Bourneton-Gerlach wrote:


Et bien seize collègues ProZiens sont prêts à l'accepter, il faut bien gagner sa vie...


Je ne pense pas qu'il est possible de gagner sa vie à ce tarif là, donc j'imagine qu'il s'agit plutôt de traducteurs en profession secondaire.


Nassima EL MEDJIRA
Carla Guerreiro
 
Jocelin Meunier
Jocelin Meunier  Identity Verified
France
Local time: 15:37
English to French
+ ...
L'avenir du métier Jun 3, 2022

La traduction a définitivement de l'avenir, je ne pense pas exagérer en disant que c'est un métier essentiel dans le monde. Surtout le monde d'aujourd'hui, interconnecté et en échange constant. Même si l'IA évolue de jour en jour, elle ne remplacera jamais un traducteur, surtout pour les contenus créatifs. Il y a des choses que seuls les humains comprennent, comme transposer un jeu de mot d'une langue à l'autre, adapter la traduction au pays cible, ect... Le vrai problème de l'IA, c'es... See more
La traduction a définitivement de l'avenir, je ne pense pas exagérer en disant que c'est un métier essentiel dans le monde. Surtout le monde d'aujourd'hui, interconnecté et en échange constant. Même si l'IA évolue de jour en jour, elle ne remplacera jamais un traducteur, surtout pour les contenus créatifs. Il y a des choses que seuls les humains comprennent, comme transposer un jeu de mot d'une langue à l'autre, adapter la traduction au pays cible, ect... Le vrai problème de l'IA, c'est surtout que ça sert souvent d'excuse pour casser les prix.

Voilà pourquoi l'avenir des traducteurs... c'est autre chose. En six ans d'expérience, j'ai aussi remarqué une baisse des tarifs (et les propositions étaient déjà pas terribles il y a six ans), sans compter les délais qui se raccourcissent. Ça me semble inévitable pour un métier sans aucune régulation, où agences et clients peuvent dicter les règles sans opposition.

De mémoire, j'avais lu une étude montrant que les traducteurs se partageaient ainsi : 40 % n'arrivent pas à en vivre (coucou), 40 % arrivent tout juste à en vivre, 18 % en vivent confortablement et 2 % dégagent des revenus massifs.
Je ne pense pas que les choses vont beaucoup bouger (à moins d'un soulèvement massif de traducteurs), car rien n'empêche une agence de proposer 0,01 centime le mot et il y aura toujours quelqu'un pour accepter ce tarif. Le "truc", c'est de trouver les bons clients, ceux qui privilégient la qualité et paient pour ça. Les trouver, par contre, c'est une autre histoire (sans compter la régularité des projets). Ou alors il faudrait instaurer des règles au niveau mondial, mais la tâche semble ardue.
Collapse


Laurent Mercky
Peter Shortall
P.L.F. Persio
Carla Guerreiro
LIZ LI
Øystein Kleven
Fabrice Ndie
 
Gauthier Casimiro
Gauthier Casimiro  Identity Verified
France
Local time: 15:37
English to French
+ ...
TOPIC STARTER
Dur dur Jun 5, 2022

Merci à tous pour vos réponses... elles ne sont ni franchement rassurantes, ni totalement déprimantes... Je retiens trois points saillants de vos messages :

- Le nerf de la guerre serait dans les clients directs, trop d'abus dans les agences.
- Le succès dans la traduction est très inéquitablement réparti, ce serait un métier de "happy few" où il est difficile de faire son trou
- "La traduction a de l'avenir... les traducteurs c'est moins sûr", du fait de l'abs
... See more
Merci à tous pour vos réponses... elles ne sont ni franchement rassurantes, ni totalement déprimantes... Je retiens trois points saillants de vos messages :

- Le nerf de la guerre serait dans les clients directs, trop d'abus dans les agences.
- Le succès dans la traduction est très inéquitablement réparti, ce serait un métier de "happy few" où il est difficile de faire son trou
- "La traduction a de l'avenir... les traducteurs c'est moins sûr", du fait de l'absence de régulation du marché, et de personnes prêtes à faire le travail à très bas prix, potentiellement sans avoir nos obligations en ce qui concerne le besoin de générer un revenu à part entière (étudiants ? Il est vrai que l'on voit beaucoup de gens considérer que parce que "ils se débrouillent en anglais", ils peuvent faire nos tâches... quiconque est déjà passé derrière eux en tant que relecteur sait que ce n'est pas si simple, mais il semble que beaucoup de clients s'en contentent tant que "c'est pas cher").

Pour être honnête je ne sais pas bien quoi conclure de tout ça. Il est peut-être temps pour moi de me reconvertir, si je ne parviens pas à me créer un carnet d'adresses suffisant.

À vous lire, je me demande dans quelle mesure la différence entre la réussite et l'échec est moins dans la capacité à faire son travail, que dans le talent pour démarcher et négocier ses tarifs. Il y a des gens pour qui c'est une seconde nature et d'autres pour qui c'est un obstacle qui reste toujours aussi difficile à franchir même avec les années.

Je vais continuer à réfléchir à tout ça. Mais je pense de plus en plus qu'il va être nécessaire d'ajouter au minimum une seconde corde à son arc pour bien vivre. Notre profession, à elle seule, semble être trop souvent une trappe à précarité pour ses praticiens.
Collapse


Cecilia Merino Navas
Fabrice Ndie
Thomas Senepart
 
David GAY
David GAY
Local time: 15:37
English to French
+ ...
Vous avez raison Jun 5, 2022

Gauthier Casimiro wrote:

Merci à tous pour vos réponses... elles ne sont ni franchement rassurantes, ni totalement déprimantes... Je retiens trois points saillants de vos messages :

- Le nerf de la guerre serait dans les clients directs, trop d'abus dans les agences.
- Le succès dans la traduction est très inéquitablement réparti, ce serait un métier de "happy few" où il est difficile de faire son trou
- "La traduction a de l'avenir... les traducteurs c'est moins sûr", du fait de l'absence de régulation du marché, et de personnes prêtes à faire le travail à très bas prix, potentiellement sans avoir nos obligations en ce qui concerne le besoin de générer un revenu à part entière (étudiants ? Il est vrai que l'on voit beaucoup de gens considérer que parce que "ils se débrouillent en anglais", ils peuvent faire nos tâches... quiconque est déjà passé derrière eux en tant que relecteur sait que ce n'est pas si simple, mais il semble que beaucoup de clients s'en contentent tant que "c'est pas cher").

Pour être honnête je ne sais pas bien quoi conclure de tout ça. Il est peut-être temps pour moi de me reconvertir, si je ne parviens pas à me créer un carnet d'adresses suffisant.

À vous lire, je me demande dans quelle mesure la différence entre la réussite et l'échec est moins dans la capacité à faire son travail, que dans le talent pour démarcher et négocier ses tarifs. Il y a des gens pour qui c'est une seconde nature et d'autres pour qui c'est un obstacle qui reste toujours aussi difficile à franchir même avec les années.

Je vais continuer à réfléchir à tout ça. Mais je pense de plus en plus qu'il va être nécessaire d'ajouter au minimum une seconde corde à son arc pour bien vivre. Notre profession, à elle seule, semble être trop souvent une trappe à précarité pour ses praticiens.

La tendance lourde est a la baisse des tarifs, et cette tendance devrait s accelerer a cause de l IA. Si vous ne gagnez que le SMIC actuellement, vous risquez de passer bientot sous le seuil de pauvrete a cause de l inflation. Plus vous attendez, plus vous aurez du mal a vous reconvertir.

[Edited at 2022-06-05 19:22 GMT]

[Edited at 2022-06-05 19:28 GMT]

[Edited at 2022-06-05 19:29 GMT]


 
writeaway
writeaway  Identity Verified
French to English
+ ...
Surtout, il faut être pistonné/e ... Jun 6, 2022

Teresa Borges wrote:

... Il faut du courage, de la capacité d’adaptation, de la résilience, de la détermination…




Rachel Fell
P.L.F. Persio
Cecilia Merino Navas
 
Claire Bourneton-Gerlach
Claire Bourneton-Gerlach  Identity Verified
Germany
Local time: 15:37
German to French
+ ...
Ce qu'il faut aussi? Jun 6, 2022

writeaway wrote:

Teresa Borges wrote:

... Il faut du courage, de la capacité d’adaptation, de la résilience, de la détermination…





... de la chance...


writeaway
P.L.F. Persio
Robin LEPLUMEY
Christel Zipfel
Fabrice Ndie
 
Pages in topic:   [1 2 3] >


To report site rules violations or get help, contact a site moderator:

Moderator(s) of this forum
Andriy Bublikov[Call to this topic]

You can also contact site staff by submitting a support request »

Y a-t-il encore de l'avenir dans notre métier ?






Wordfast Pro
Translation Memory Software for Any Platform

Exclusive discount for ProZ.com users! Save over 13% when purchasing Wordfast Pro through ProZ.com. Wordfast is the world's #1 provider of platform-independent Translation Memory software. Consistently ranked the most user-friendly and highest value

Buy now! »
Trados Studio 2022 Freelance
The leading translation software used by over 270,000 translators.

Designed with your feedback in mind, Trados Studio 2022 delivers an unrivalled, powerful desktop and cloud solution, empowering you to work in the most efficient and cost-effective way.

More info »