Source text in English | Translation by Emilie Himeur, Ph.D. (#26359) — Winner |
Boom times are back in Silicon Valley. Office parks along Highway 101 are once again adorned with the insignia of hopeful start-ups. Rents are soaring, as is the demand for fancy vacation homes in resort towns like Lake Tahoe, a sign of fortunes being amassed. The Bay Area was the birthplace of the semiconductor industry and the computer and internet companies that have grown up in its wake. Its wizards provided many of the marvels that make the world feel futuristic, from touch-screen phones to the instantaneous searching of great libraries to the power to pilot a drone thousands of miles away. The revival in its business activity since 2010 suggests progress is motoring on. So it may come as a surprise that some in Silicon Valley think the place is stagnant, and that the rate of innovation has been slackening for decades. Peter Thiel, a founder of PayPal, and the first outside investor in Facebook, says that innovation in America is “somewhere between dire straits and dead”. Engineers in all sorts of areas share similar feelings of disappointment. And a small but growing group of economists reckon the economic impact of the innovations of today may pale in comparison with those of the past. [ … ] Across the board, innovations fueled by cheap processing power are taking off. Computers are beginning to understand natural language. People are controlling video games through body movement alone—a technology that may soon find application in much of the business world. Three-dimensional printing is capable of churning out an increasingly complex array of objects, and may soon move on to human tissues and other organic material. An innovation pessimist could dismiss this as “jam tomorrow”. But the idea that technology-led growth must either continue unabated or steadily decline, rather than ebbing and flowing, is at odds with history. Chad Syverson of the University of Chicago points out that productivity growth during the age of electrification was lumpy. Growth was slow during a period of important electrical innovations in the late 19th and early 20th centuries; then it surged. | La Silicon Valley a renoué avec la croissance. Les bureaux qui longent l’autoroute 101 arborent à nouveau les enseignes de start-ups pleines d’ambition. Le prix des loyers explose, tout comme la demande en résidences secondaires luxueuses dans des lieux de plaisance comme Lake Tahoe – la preuve que certains amassent des fortunes. C’est dans la région de la Baie qu’est née l’industrie des semi-conducteurs, puis que se sont développées dans son sillage les entreprises des domaines de l’informatique et de l’internet. C’est à ses gourous qu’on doit la plupart des nouveautés qui donnent au monde sa touche futuriste, des téléphones à écrans tactiles aux consultations instantanées d’énormes banques de données ou la capacité à piloter un drone à plusieurs milliers de kilomètres de distance. Le regain d’activités que la Silicon Valley connaît depuis 2010 laisse à penser que le progrès est en marche. Il peut donc paraître surprenant que certains pensent que la Silicon Valley stagne et que la vitesse des innovations ralentit depuis plusieurs dizaines d’années. Peter Thiel, l’un des fondateurs de PayPal et le premier investisseur externe de Facebook, pense que l’état de l’innovation en Amérique se trouve « quelque part entre le désastre et la mort ». Des ingénieurs exerçant dans tous les domaines expriment des sentiments de déception similaires. Et bien qu’ils soient encore peu nombreux, de plus en plus d’économistes prédisent que l’impact économique des innovations actuelles sera très faible par rapport à celui des innovations passées. [ … ] Un peu partout, on voit se développer des innovations soutenues par une puissance de calcul abordable. Les ordinateurs commencent à comprendre le langage naturel. Il est possible de jouer à des jeux vidéo simplement au moyen de mouvements corporels – cette technologie pourrait bientôt être exploitée par la plupart des entreprises. L’impression en 3D permet de produire à tour de bras une gamme de plus en plus complexe d’objets, et pourrait bientôt s’appliquer au tissu biologique humain et à d’autres matières organiques. Pour ceux qui portent un regard pessimiste sur l’innovation, il ne s’agit là que de la promesse de « lendemains qui chantent ». Mais l’idée que la croissance réalisée grâce à la technologie doit connaître soit une hausse irrésistible, soit un déclin continu, plutôt qu’une alternance de hauts et de bas, contredit ce que nous enseigne l’histoire. Chad Syveron, de l’Université de Chicago, montre que l’augmentation de la productivité à l’époque du développement de l’électricité a été irrégulière. Pendant une longue période d’innovations électriques majeures, de la fin du XIXe siècle au début du XXe, la croissance a été faible ; puis elle a explosé. |